Dirigeant chevronné de nombreux hôtels business depuis 1991, Bernard Simon relève le défi du tourisme de loisir en acceptant la direction du Mercure quatre étoiles du centre-ville de Nice en 2014. Main dans la main avec Turenne Hôtellerie, l’homme savoure depuis l’impression inédite de redémarrer sa carrière.
Formé sur sa terre d’origine à l’école hôtelière de Nice, Bernard Simon entre dans le groupe Accor en 1983. De ses 23 printemps, il a déjà un objectif clair : être directeur à 30 ans. À l’époque, la voie royale pour accéder au plus haut grade est celle de la restauration, plus fine et difficile à gérer que l’hôtellerie pure et, de fait, accélératrice potentielle de carrière. Bernard Simon fait ainsi ses armes autour des plus belles tables de France, le Negresco avec Jacques Maximin, le Chabichou à Courchevel ou encore dans les restaurants français du Watergate, ou Chez Jean-Louis. C’est là-bas qu’il apprend à connaître le vin, car « quand on arrive aux États-Unis en tant que Français, on vous met sommelier d’office ! » Opération maline et réussie, puisque Bernard Simon est promu directeur de filiale Accor pour la première fois en 1991, à Troyes, Saint-Étienne, Sophia Antipolis, et enfin
au Mercure Nice Centre Notre-Dame****, en 2014.
LE PAQUEBOT
Le Mercure Nice Centre Notre-Dame**** se distingue presqu’en tous points des établissements que Bernard Simon a connus jusqu’alors. D’abord, c’est ce qu’on appelle un « gros porteur », qui comptabilise 198 chambres, à 70 % destinées à une clientèle de loisirs, très internationale (60 %), ayant choisi le Mercure pour s’amuser dans une atmosphère de vacances. Un véritable changement de cap pour Bernard Simon, qui avait jusqu’alors dirigé des hôtels de moindre dimension mais à vocation business. D’une part, les séjours touristiques sont plus longs, mais surtout les clients payent eux-mêmes, se montrant ainsi souvent plus exigeants. Bernard Simon souligne en outre à quel point il est délicat de piloter un lieu comme celui-ci à l’heure des réseaux sociaux, où une série de mauvais commentaires peuvent littéralement noyer une institution.
Au-delà de cette clientèle de vacanciers venue profiter de l’ensoleillement de Nissa la Bella, Bernard Simon se doit d’assurer la bonne santé annuelle de l’établissement. Grand fan de foot, il était connu avant son arrivée à Nice comme un dirigeant capable d’emmener dans ses bagages 10 ou 12 équipes de haut niveau, habituées à descendre dans ses établissement pour leurs séjours de mise au vert. « C’est ce qui faisait ma marque de fabrique, ça ramenait un peu de chiffre d’affaires quand j’arrivais quelque part. C’est un milieu de réseautage. Mais ici je ne peux pas le faire, car je n’ai pas de cuisine. » Une autre des singularités du Mercure Nice Centre Notre-Dame* : pas de restaurant à proprement parler, uniquement un snacking au bar.
Moins footeuse mais tout aussi fidèle, une autre clientèle a cependant
ses habitudes au Mercure : les équipages des compagnies aériennes Air France et Lufthansa, présents quotidiennement. Une sécurité financière qui apporte tout de même son lot de complexités. Cette clientèle extrêmement exigeante est là pour se reposer et il n’est pas toujours évident de la faire cohabiter avec les touristes, « surtout avec les soirées sur le rooftop le vendredi soir ». Bernard Simon persévère néanmoins, et compte bien réussir à élargir ses fidèles. « On s’est mis sur des marchés de niche pour essayer de boucher les trous en hiver. Par exemple, on essaie de réseauter pour attirer les tournages de cinéma, un secteur assez porteur à Nice. Mais il y a quand même 210 hôtels ici, on n’est pas tous seuls ! »
S’EMPARER DU ROOFTOP
Comment se distinguer au milieu d’une offre aussi pléthorique ? Bernard
Simon repère vite un levier. « Ce qui m’a frappé en arrivant, c’est que cet hôtel n’avait pas d’image. Pourtant, ce Mercure est historique, il date de 1974 ! Donc je me suis concentré sur l’objectif de lui construire une image, en faisant du réseautage et du buzz. On a mis en place des choses atypiques, par exemple avec des bloggers, on a tourné un clip pour un chanteur russe dans la rue, on a fait venir Michel Hazanavicius pour présenter un de ses films, ou encore Alejandro Jodorowsky, un illustrateur mondialement connu qui a travaillé avec Moebius. On fait des partenariats avec la Fnac, des dédicaces, pas mal de choses. »
Surtout, l’idée lumineuse de l’équipe de direction est d’aménager le rooftop
pour y organiser des soirées avec DJ chaque vendredi soir. L’objectif est bien sûr de donner un coup de pouce financier à l’hôtel, mais surtout de souffler un vent de fraîcheur sur son image. Pari réussi : si les soirées sont ouvertes à tout le monde, Bernard Simon constate qu’il y a chaque vendredi entre 80 et 98 % de gens de l’extérieur. Une idée vertueuse, car les soirées du vendredi génèrent une hausse de fréquentation corollaire du bar, dont les Niçois s’emparent désormais facilement en semaine. « C’est un bar qui avait un vrai défaut de notoriété car il n’est pas évident d’accès, il faut entrer dans le Mercure, prendre l’ascenseur jusqu’au 8ème étage, beaucoup de gens n’osent pas. Mais quand on arrive là-haut, on peut boire son verre en profitant de la piscine et d’une vue dégagée sur tout Nice, c’est très agréable ! »
RESPECT MUTUEL
Après plus de trente ans passés en filiale au sein du groupe Accor, Bernard Simon a goûté un réel changement lorsque le Mercure Nice Centre Notre-Dame**** a été repris par l’équipe hôtellerie du Groupe Turenne en 2015. Il reconnaît d’abord la rapidité et l’efficacité du programme de travaux de rénovation, qui s’est opéré trois mois seulement après l’arrivée du fonds. Une dynamique très motivante et porteuse pour les équipes. Bernard Simon a même eu l’impression de redémarrer sa carrière : « J’ai retrouvé de l’autonomie, de l’agilité, c’est un vrai bol d’air. Avec Turenne, il y a beaucoup de pragmatisme mais aussi d’humilité, les managers sont conscients de ne pas être totalement hôteliers et d’avoir besoin de gens qui connaissent le travail, donc chacun reste dans sa sphère de compétences. Moi qui suis très footeux, je compare ça à un club de foot. Si le directeur sportif se mêle de l’entraînement ou si l’entraîneur se mêle de la direction sportive, ça ne peut pas bien se passer. C’est ce que j’apprécie dans cette collaboration, ce respect mutuel dans l’expertise des uns et des autres. »
Et les résultats sont là : depuis la reprise, les travaux de rénovation ont été une réussite, les équipes ont été restructurées, leur outil de travail grandement amélioré. Le Mercure Nice Centre Notre-Dame* est passé de la 99ème à la 30ème place dans les préférences des clients en six mois (référencement TripAdvisor). L’activité a suivi aussi, même si l’ensemble du secteur touristique a accusé le coup suite à l’attentat de la promenade des Anglais de Nice en 2016. Le Mercure a rebondi dès 2017, et 2018 a même été une année de croissance à deux chiffres, ce qui est rarissime dans le secteur. « C’est une spirale vertueuse dans laquelle on est entrés, les choses sont reparties dans le bon sens. »
En sa qualité de responsable de place à Nice pour le groupe, Bernard Simon supervise, encadre, coache et forme aujourd’hui une jeune directrice fraîchement recrutée à la tête de deux hôtels indépendants – le Vendôme (56 chambres) et l’hôtel Aria (30 chambres) –, dans lesquels Turenne est majoritaire. Bernard Simon n’est donc pas certain de raccrocher tout de suite les crampons : il pourrait se laisser tenter par la gestion d’autres établissements…
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